Monsieur le secrétaire d'État, il y a tout de même une disproportion. De l'aveu même du ministre, interviewé par Jean-Jacques Bourdin, il y a entre 150 et 300 casseurs identifiés en France – ce sont ses chiffres, pas les nôtres. Dès lors, ne trouvez-vous pas étonnant qu'il y ait déjà eu 1 800 blessés ? Alors que M. David Dufresne, qui accomplit un travail extraordinaire sur les violences policières, a effectué plus de 300 signalements, l'IGPN n'a ouvert qu'une centaine d'enquêtes. Comment expliquez-vous cela ? Sans compter que M. Dufresne n'a évidemment pas les moyens de collecter à lui seul tous les faits qui seraient de nature à être signalés sur la plateforme de l'IGPN. Je remarque au passage que vous n'avez jamais indiqué le nombre de signalements faits sur cette plateforme. J'aimerais beaucoup le connaître.
Pour ce qui est des techniques de maintien de l'ordre, oui vous avez organisé l'escalade, oui vous avez organisé la surenchère sécuritaire en mettant en oeuvre une nouvelle doctrine de maintien de l'ordre, celle de la mobilité. Ce sont donc maintenant de plus petites équipes qui se trouvent dispersées sur le terrain, sans doute plus mobiles, mais aussi plus vulnérables. Je l'affirme, en optant pour ces techniques, vous mettez en danger les policiers et les gendarmes, qui d'ailleurs n'en peuvent plus.