Intervention de Laurent Nuñez

Séance en hémicycle du mardi 5 février 2019 à 21h30
Questions sur l'action policière pendant les mobilisations des gilets jaunes

Laurent Nuñez, secrétaire d'état auprès du ministre de l'intérieur :

Votre description de la doctrine du maintien de l'ordre est parfaitement juste, madame la députée. C'est d'abord une doctrine d'évitement : lors d'une manifestation, les policiers et les gendarmes chargés de l'encadrement ne se montrent pas, pour parler familièrement, et laissent se dérouler la manifestation. Ils ne vont pas au contact, sauf, évidemment, en cas d'exactions ou de risque de violence, ou, a fortiori, lorsque des groupes de casseurs passent à l'action et s'en prennent aux forces de l'ordre.

Mais nous assistons, depuis deux ans, à une évolution, plus ancienne donc que le mouvement des gilets jaunes. Elle a commencé notamment lors de la contestation sociale de la loi dite El Khomri : c'est l'apparition, dans certaines manifestations, de casseurs, qui s'en prennent bientôt, de manière extrêmement violente, aux forces de l'ordre en leur jetant, comme vous le disiez, des armes par destination qui pourraient très bien les tuer.

Tout cela a conduit à une doctrine modifiée du maintien de l'ordre, qui met moins l'accent sur l'évitement et davantage sur la capacité à intervenir le plus rapidement possible et de la manière la plus mobile possible, pour pouvoir mettre un terme aux exactions de ces casseurs. D'où la révision de la doctrine à laquelle nous procédons. Mais j'insiste : la présence de casseurs dans les manifestations a donné lieu à d'autres adaptations de la doctrine. Le travail des services de renseignement, dont je parlais tout à l'heure, nous permet d'abord de détecter en amont la présence d'individus indésirables. Et il y a aussi les mesures de police administrative que nous pouvons mettre en oeuvre aux abords des manifestations, comme les fouilles, qui sont essentielles.

Nous faisons donc évoluer la doctrine pour l'adapter à l'évolution nouvelle des manifestations, qui sont de plus en plus noyautées par groupes ultra-violents, qui viennent pour les faire dégénérer. Il faut pouvoir riposter le plus rapidement possible.

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