En ce qui concerne l'anticipation, vous citez l'acte 1 et l'acte 2. Cela n'a rien à voir avec les événements du 1er décembre. L'acte 1 a lieu le 17 novembre, l'acte 2, le 24. Il ne se passe rien à Paris le 17 novembre : quelques milliers de personnes déambulent, certaines se retrouvent du côté de l'Élysée où elles sont bloquées ; il n'y a pas les violences que nous allons connaître le 1er décembre ; des actions sont menées en province, essentiellement des barrages. Le 24 novembre, les choses sont un peu différentes : quelques barricades sont installées sur les Champs-Élysées.
Le 1er décembre, c'est un épisode inédit qui survient, d'une violence inouïe, notamment à Paris, autour de l'Arc de triomphe – les policiers nous disent tous qu'ils n'ont jamais vu cela. Ce serait donc faire un mauvais procès à Christophe Castaner et à moi-même que de nous reprocher un manque d'anticipation : personne ne l'avait vu venir, personne ne l'avait prévu. En revanche, à la suite de cet épisode, nous avons immédiatement anticipé : en soixante-douze heures, nous avons complètement revu la doctrine pour être prêts à faire face le 8 décembre, et cela a été couronné de succès.