Vous allez également nous expliquer qu'en dépit de la diminution démographique, on continue de recruter des enseignants. Certes, mais c'est surtout pour assurer le dédoublement des classes dans les réseaux prioritaires des zones urbaines.
Vos acrobaties techniques ne résistent pas à la réalité du terrain, et le critère démographique ne peut fonder à lui seul une politique en matière d'éducation, car celle-ci ignorerait alors les difficultés spécifiques des écoles rurales. Dédoubler là-bas et diviser ici est un procédé à somme nulle, qui conduit à une République à deux vitesses dont personne ne veut. En procédant de la sorte, vous oubliez aussi les sacrifices consentis par de nombreuses communes pour attirer de nouvelles familles dans un contexte où chaque euro compte. Vous niez, enfin, que l'avenir de nos enfants ne peut se réduire à une bataille de chiffres érigés en trophées.
Mon intention n'est pas de diviser l'école de la République, ce qui serait une faute majeure, mais bien de demander une simple égalité de traitement. Monsieur le ministre, écouterez-vous nos propositions à l'occasion de l'examen de votre texte afin qu'il mérite son titre, l'école de la confiance, à la ville comme à la campagne ?