Mais la Cour note que cette réforme n'a pas traité tous les enjeux auxquels est confronté le réseau : des incertitudes demeurent quant à l'avenir de son modèle économique atypique au regard des autres pays européens, en particulier face à l'ouverture à la concurrence du secteur qui interviendra à partir de 2023. Très hétérogène, le réseau offre en outre une qualité de service inégale. Enfin, les modalités de gouvernance entre l'État, l'exploitant et les régions demeurent, elles aussi, fragiles.
Radio France, qui a fait l'objet de nombreux contrôles de la Cour, constitue un autre exemple développé dans ce rapport. Notre juridiction y souligne les progrès accomplis par l'entreprise, dont témoignent d'ailleurs ses bons résultats d'audience. Mais la transformation engagée n'est pas allée suffisamment loin pour assainir pleinement la situation de l'entreprise et lui permettre d'affronter les mutations majeures de son activité. Des évolutions de structure restent à opérer, notamment pour réduire ses charges de personnel ou pour moderniser ses relations sociales. Alors que le chantier de réhabilitation de la Maison de la Radio entre dans sa treizième année, la situation financière de Radio France demeure fragile.
Enfin, accompagner la transformation publique en remettant à plat l'activité des services, c'est l'enjeu du chapitre dédié aux urgences hospitalières, qui réitère des messages récurrents de la Cour. Face à une demande qui ne cesse de s'accroître, notre institution constate que 10 % à 20 % des recours aux urgences auraient pu être traités en médecine générale. En bout de chaîne, les urgences apparaissent ainsi comme le réceptacle des dysfonctionnements de l'articulation du milieu hospitalier avec la médecine de ville.