Monsieur le ministre, nous sommes d'accord, l'école ne peut pas rester étrangère à l'évolution générale de la société. Elle doit s'adapter au rythme des nouvelles technologies. C'est le sens du rapport d'information sur l'école dans la société du numérique, présenté en octobre par M. Studer, président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, et qui fait l'objet de notre débat.
Les vingt-cinq préconisations du rapport présentent clairement le numérique comme une opportunité, sinon l'opportunité pour rétablir le rôle d'ascenseur social de l'école. C'est d'ailleurs dans cette optique – il me paraît bon de le rappeler – que la loi de programmation et d'orientation portant refondation de l'école de la République, de juillet 2013, a instauré le service public du numérique éducatif. C'est dans ce même élan que le gouvernement de François Hollande avait lancé le plan pour le numérique à l'école, doté d'un milliard sur trois ans. Il s'appuyait sur trois piliers : la formation des enseignants, l'équipement des collèges, le soutien à l'édition de ressources numériques.
Malheureusement, le budget de 2018 a supprimé cet objectif triennal et celui de 2019 a confirmé votre désengagement. Ainsi, monsieur le ministre, malgré votre discours sur l'enjeu du développement du numérique éducatif, le 21 août dernier, à l'université de Ludovia, votre engagement semble se cantonner à inviter les collectivités locales à miser sur le matériel fourni par les familles, si j'en crois les propos tenus lors de son audition à l'Assemblée nationale par le directeur du numérique pour l'éducation. C'est – permettez-moi cette boutade – en totale contradiction avec l'interdiction des portables que vous avez fait adopter.
Compte tenu de ces financements insuffisants, comment envisagez-vous de répondre aux préconisations ambitieuses des rapports successifs et de qualité produits par notre parlement ? En d'autres termes, comment comptez-vous développer le numérique éducatif sans investissements massifs ?