Intervention de Béatrice Descamps

Séance en hémicycle du mercredi 6 février 2019 à 15h00
Débat sur l'école dans la société du numérique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Descamps :

Le numérique n'est pas seulement une révolution technologique, il est un fait économique et social qui imprègne nos actes les plus ordinaires. L'urgence d'une révolution numérique à l'école est indéniable. Si elle présente des enjeux fondamentaux pour l'école et la société, je m'interroge toutefois sur deux aspects.

Tout d'abord, l'accès aux outils numériques ne place pas aujourd'hui tous les enfants de France sur un pied d'égalité. Les différents établissements et les différentes collectivités territoriales n'ont pas tous atteint le même niveau d'équipement et de support, ce qui creuse un fossé entre ceux qui ont les moyens et ceux dont les possibilités financières sont limitées.

La proposition no 12 du rapport, qui recommande la mutualisation des moyens, va, me semble-t-il, dans le bon sens. Disposons-nous, toutefois, de retours sur les expériences de ce type ?

Je m'interroge, ensuite, sur la place que nous souhaitons accorder au numérique dans les classes maternelles et élémentaires. La société numérique dans laquelle grandissent nos enfants oblige les enseignants à modifier leurs pratiques. Certes, ces ressources numériques représentent également pour eux des outils précieux, qui facilitent la différenciation, l'évaluation et, bien sûr, l'inclusion, d'où la nécessité, que mentionne bien le rapport, de faire évoluer parallèlement la formation des enseignants – une formation aux outils du numérique et, surtout, à leur utilisation dans leur pratique pédagogique. Cependant, le numérique doit demeurer au service de la pédagogie et de la réussite scolaire. Il ne faut pas oublier que l'école doit aider les enfants à développer leur esprit critique face à l'instantanéité de l'information engendrée par le numérique.

D'autant que celui-ci n'est pas une fin en soi. Il ne saurait se substituer aux enseignements ni, surtout, à la créativité manuelle de nos élèves, qui sont dans l'âge d'or de l'imagination. Pensez-vous, monsieur le ministre, que les livres, les pinceaux ou les gommes ont encore toute leur place à l'école et que la formation des enseignants aura pour principale priorité de montrer l'importance des uns et des autres ?

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