Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mercredi 6 février 2019 à 15h00
Débat sur l'école dans la société du numérique

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Il n'y a pas de différence d'état d'esprit entre vous et moi sur ces enjeux. Lorsque je suis arrivé à la tête de mon ministère, j'ai découvert une polémique concernant les liens entre le pôle des partenariats et un opérateur. J'ai alors mis fin à la coopération qui avait été amorcée. Dans le passé, en tant que recteur, j'ai souvent été en pointe sur l'utilisation des logiciels libres. Aujourd'hui, notre cadre législatif et réglementaire encourage l'usage de ces logiciels.

Je réponds en même temps à M. Reiss, qui s'interrogeait tout à l'heure sur l'absence d'éléments relatifs au numérique dans le projet de loi pour une école de la confiance. En réalité, par honnêteté intellectuelle, je n'ai pas cherché à ajouter des dispositions qui existent déjà. Nous avons tout récemment développé un arsenal juridique pour la mise en oeuvre du règlement général sur la protection des données – RGPD – , qui va au-delà de l'éducation nationale mais qui s'applique à notre administration ; nous sommes donc bien conscients des enjeux relatifs à la protection des données, et c'est d'ailleurs ce qui m'a permis de créer le protecteur des données que j'évoquais tout à l'heure.

Sur ce sujet comme sur d'autres, je suis très ouvert à d'éventuels amendements qui nous permettraient d'avancer sur les sujets dont nous débattons aujourd'hui ; cependant, nous nous sommes rendu compte que de nombreux principes avaient déjà été affirmés dans des lois précédentes et qu'il nous reste maintenant à agir dans ce cadre. Je ne suis absolument pas fermé à des amendements sur le sujet du numérique dès lors qu'ils présentent une valeur ajoutée législative par rapport à l'arsenal dont nous disposons déjà.

Oui, nous devons nous protéger contre des usages sans rapport avec la visée éducative. Toutefois, cette ligne directrice n'interdit pas l'utilisation d'opérateurs privés par les élèves ou les professeurs, car les enseignants ont la liberté pédagogique et les élèves ont des usages qu'il faut prendre en compte. Il n'en demeure pas moins que l'éducation nationale a vocation à protéger les données et à encourager l'utilisation de logiciels libres et d'outils communs permettant de garantir à la fois l'accessibilité, la protection et l'égalité numériques dans notre pays.

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