Monsieur Prud'homme, votre question est très importante et je vous en remercie. Je vais essayer de vous répondre très clairement. Je comprends ce que vous dites, moi qui ai fait du département dont j'étais le président, le premier département bio de France, le premier département sans OGM, le premier département pour les circuits courts, le premier département d'agriculture paysanne, le premier département pour la transformation. Pour autant, je n'oppose pas les agricultures. Nous avons besoin d'une grande agriculture, qui produit et qui exporte, mais aussi d'une petite agriculture.
La transition agroécologique est indispensable. Je l'ai placée à nouveau au coeur du projet agricole. Je partage votre avis : il n'est pas question de remplacer une molécule par une autre. Si sortir du glyphosate c'était le remplacer par une autre molécule chimique, nous aurions raté notre objectif. Ce n'est donc pas dans cette direction qu'il faut aller. En même temps, comme le Président de la République l'avait dit dès le départ, je réaffirme ici, à l'Assemblée nationale, que nous ne laisserons aucune filière, aucun agriculteur sans solution.
Alors sénateur, j'étais très favorable à l'article 78 de la loi Egalim. C'est avec regret que j'ai constaté que la droite sénatoriale avait déposé un recours devant le Conseil constitutionnel contre ce texte, qui a abouti à l'invalidation de cet article, comme d'autres d'ailleurs. Je souhaite que, dans le cadre d'une niche parlementaire ou d'un prochain créneau, peut-être à l'occasion du projet de loi de finances pour 2020, nous puissions remettre ce sujet à l'ordre du jour. Il s'agit, en effet, d'une question importante, à laquelle la majorité est, comme vous, très attachée.
Les sujets sont peu nombreux sur lesquels nous pourrions, comme sur celui-ci, parvenir à l'unanimité. Je vous engage tous, dans cet hémicycle, à relancer cette dynamique. Le Gouvernement y sera favorable.