Je vous remercie pour votre question, madame la députée, car vous êtes la première ce matin à évoquer l'équilibre entre le pouvoir d'achat des consommateurs et la juste rémunération des agriculteurs. C'est tout ce que vous avez souhaité, mesdames et messieurs les députés ! Je suis d'autant plus à l'aise pour le dire que je n'étais pas ministre et que je n'ai pas participé aux états généraux de l'alimentation : je n'y suis absolument pour rien, mais je soutiens totalement cette loi, car vous avez élaboré un texte essentiel, n'est-ce pas, monsieur Jean-Baptiste Moreau, qui avez été le rapporteur du projet de loi ? Nous n'opposons pas le consommateur à l'agriculteur, car nous voulons évoquer à la fois le pouvoir d'achat et la juste rémunération des agriculteurs.
Vous évoquez, comme le président Chassaigne et M. Prud'homme avant vous, l'augmentation des prix : je ne peux pas laisser dire cela ! Les prix de 4 à 5 % des produits de la grande distribution ont augmenté : ce sont des produits d'appel – une marque d'apéritif et une autre de pâte à tartiner, entre autres – , pour lesquels l'ensemble des grandes et moyennes surfaces se concurrençaient violemment ; mais, le panier alimentaire moyen n'augmente pas, bien au contraire. L'objectif de cette loi est de faire en sorte que les grandes surfaces rééquilibrent leurs marges. Les grands groupes gagnent peut-être des millions de dollars, mais chaque magasin ne gagne pas tant d'argent que cela, car le taux de marge annuel ne dépasse pas 1 %. Il faut rééquilibrer les marges, afin d'atteindre la juste rémunération de l'agriculteur mais aussi de la caissière ou du caissier, qui ont besoin d'un salaire de bon niveau pour avoir du pouvoir d'achat. Il est en tout cas faux de prétendre que le panier va augmenter, même s'il peut le faire, me dit-on, de 70 centimes à 1 euro en fonction de ce que l'on achète.
Je souhaite dire aux Françaises et aux Français de regarder ce qu'ils mangent : nous avons une belle alimentation, nos produits agricoles sont de grande qualité. Il faut les acheter !
Enfin, la DGCCRF s'est engagée à effectuer 6 000 contrôles dans l'année ; elle les fera, et j'ai rencontré sa directrice, qui m'a indiqué que 240 opérations avaient déjà été réalisées depuis le début de l'année et de l'application de la loi. « Faites-moi confiance », allais-je dire, mais il ne faut jamais prononcer cette phrase en politique ; soyez en tout cas assurés que je surveillerai de près l'application de cette loi et le contrôle des prix !