Monsieur le député, comme je l'ai dit à vos collègues, nous avons tous le même objectif : faire en sorte que les agriculteurs vivent décemment de leur travail et de leur production. Ce point fait l'unanimité.
L'ordonnance relative aux prix abusivement bas sera publiée en avril. Pourquoi pas plus tôt ? Parce que de multiples discussions sont nécessaires. Les coopératives, je l'ai déjà dit, n'y sont pas nécessairement favorables. Elles se demandent si, avec leurs membres associés coopérateurs, elles entrent dans ce cadre.
Certaines filières s'interrogent également. Toutes les organisations professionnelles ne sont pas nécessairement sur la même ligne, vous le savez bien, et cela n'est d'ailleurs pas grave. Je cherche à trouver un compromis et à avancer.
Cette ordonnance, qui a été adressée au Secrétariat général du Gouvernement, sera prochainement examinée par le Conseil d'État. Elle sera publiée en avril. Elle est indispensable.
M. Prud'homme plaidait tout à l'heure en faveur de l'instauration de prix planchers. Mais c'est là une recette de la vieille économie, qui ne peut valoir dans une économie libérale. En revanche, la sanction des prix abusivement bas permettra de résoudre le problème.
Toutefois, monsieur Lurton, vous me permettrez de vous dire que je vous trouve trop pessimiste, peut-être encore davantage que les agriculteurs et les coopératives. Aujourd'hui, les prix, notamment celui du lait, ont commencé à monter. S'agissant de la viande, comme l'a dit Jérôme Nury, cela aurait pu aller plus vite si l'organisation professionnelle avait fixé plus tôt ses indicateurs de prix.
Serrons-nous les coudes, et nous gagnerons la partie. Notre seul objectif, à savoir que les paysans vivent enfin de leur travail, sera atteint par étapes, mais nous y arriverons.
L'ordonnance qui sera publiée en avril sera claire. Pour avoir rencontré l'ensemble des patrons de grandes et moyennes surfaces, ainsi que des représentants des industriels, de l'Association nationale des industries alimentaires – ANIA – et des PME, je puis vous dire que la situation évolue, grâce à vous, mesdames et messieurs les députés, qui avez enclenché un cycle vertueux de négociation. Nous ne reviendrons jamais en arrière.