Je voulais commencer mon propos en saluant le travail de Gabriel Serville, qui nous permet d'avoir cette discussion aujourd'hui et dont j'ai signé la proposition de résolution demandant l'interdiction de l'utilisation du cyanure dans l'industrie minière.
Je m'adresse aujourd'hui à tous les députés attachés au principe démocratique, car c'est à partir de la démocratie qu'il nous faut discuter du projet désastreux écologiquement et socialement de la Montagne d'or, en Guyane.
Le Président de la République a maintes fois déclaré son soutien au projet. Voilà donc un Champion de la Terre autoproclamé qui a soutenu la construction d'une mine à ciel ouvert mettant en péril 1 500 hectares de forêt tropicale sans même attendre les résultats de la concertation conduite par la commission nationale du débat public. Votre gouvernement aura-t-il l'impudence de s'en prendre à l'Amazonie ? Comme si vous ne connaissiez pas l'importance décisive de cette forêt pour atténuer le changement climatique !
Je ne sais pas quelle mouche a piqué Emmanuel Macron pour qu'il soutienne pareil projet, qui nécessiterait 8,5 % de la consommation électrique de la Guyane, ainsi que 140 000 litres d'eau et 142 millions de litres de fuel. Pourquoi soutenir un projet qui va menacer 127 espèces animales et végétales protégées, du fait de l'utilisation de 57 000 tonnes d'explosifs et 46 500 tonnes de cyanure ? Malheureusement, une hypothèse peut toujours être formulée : lorsque des investissements d'une telle ampleur doivent être accomplis, il y a d'un côté le parti des gens, de l'autre celui de l'argent, la nature contre vos dorures, l'intérêt général contre le profit des multinationales.