Je n'ai pas eu l'occasion de discuter directement avec le porteur de projet, mais je le ferai s'il en fait la demande, puisque j'ai pris le parti de discuter avec tout le monde. Pour l'instant, j'ai déjà reçu des élus et des associations, des deux bords.
Pour répondre à votre question technique, sans être un spécialiste de la chimie ni de l'exploitation de l'or, je rappelle que le cyanure est utilisé pour l'exploitation minière, ainsi que pour d'autres applications industrielles, en substitut du mercure. La dissémination du mercure dans l'environnement est en effet très nocive non seulement pour la flore et la faune, mais aussi pour l'homme. En d'autres temps, nous avons par exemple débattu dans cet hémicycle des problèmes posés par la présence de déchets de mercure dentaire dans les eaux usées, qu'il est impossible de traiter.
Les exploitants aurifères considèrent, pour leur part, qu'il n'existe pas de substitut valable au cyanure et au mercure. Ils se basent sur des études du Bureau de recherches géologiques et minières et d'autres instituts publics, qu'on ne peut soupçonner d'être à la solde du « capitalisme prédateur » et qui effectuent leur travail en toute objectivité et en toute indépendance.
J'ai en ma possession un tableau de synthèse récapitulant les différents produits susceptibles d'être mis en oeuvre ainsi que leur efficacité supposée – qui, pour l'or, n'est pas encore démontrée. La recherche doit se poursuivre, et par ailleurs, si jamais le projet aboutissait, cela ne pourrait se faire qu'avec des techniques de sécurité appropriées. Le cyanure serait évidemment utilisé en circuit fermé, sans rejets dans l'environnement.