… même si nous pouvons avoir certaines divergences – après tout, certains peuvent ne pas être favorables à l'élévation du niveau général ou à la justice sociale…
Nous pourrons ensuite discuter du meilleur moyen de les atteindre. J'insisterai sur deux vecteurs essentiels présents dans le projet de loi.
Pour répondre à certaines objections, je précise d'entrée que je n'ai jamais prétendu régler, par ce texte, tous les problèmes de l'école. Même si nous l'amendons, bien des sujets resteront à l'écart, parce que, comme je l'ai indiqué en prenant mes fonctions, il n'existe pas de loi susceptible de résoudre tous les problèmes en matière d'éducation.
C'est pourquoi nous affichons des objectifs qui, s'ils sont importants, restent circonscrits. Il n'est pas aisé de les résumer. Cependant, deux d'entre eux me semblent essentiels. Ils sont en effet identifiés partout comme les premiers, les plus importants pour faire évoluer la qualité du système éducatif.
Le premier est la formation des professeurs, sur laquelle nous reviendrons évidemment au cours des prochains jours. C'est un point essentiel. Ne sous-estimons pas ce qui se passe dans ce domaine. J'ai été surpris que certains d'entre vous attaquent vivement les scénarios de prérecrutement que nous avons envisagés, alors qu'il s'agit d'une des dimensions les plus sociales et les plus à même d'améliorer, pendant les prochaines années, la qualité de notre système éducatif.
Sur ce point comme sur d'autres, chacun prendra ses responsabilités. Si vous avez envie de rester, dans l'Histoire, comme ceux qui se sont prononcés contre un prérecrutement efficace, contre une mesure sociale qui permettra aux étudiants de vivre de leurs revenus dès leurs premières années de faculté, faites-le, mais ne sous-estimez pas l'importance d'une telle mesure tant sur le plan de qualité du système éducatif que sur le plan social.
Ne prétendez pas non plus qu'il s'agit d'une mesure improvisée. Je rappelle que nous en avons discuté pendant des mois avec les organisations syndicales et qu'elle a été saluée par les acteurs. Je parie d'ailleurs qu'elle sera plébiscitée par ceux à qui elle s'adresse. Si j'étais étudiant en deuxième année de faculté, j'aurais très envie de postuler à un prérecrutement.
Le second facteur essentiel, dans tout système éducatif, est la relation entre les parents et l'école. Si le mot confiance importe, c'est bien dans cette relation. Or, dans ce domaine, nous avons des progrès à réaliser. L'article 1er, que nous examinerons dans un instant, envoie un signal important.
Hélas, sur cet article comme sur d'autres, l'attention s'est curieusement détournée de l'essentiel pour se focaliser sur l'accessoire. On s'est concentré sur la première phrase de l'article, tandis que la seconde n'a quasiment suscité aucun commentaire. C'est pourtant cette dernière – je le signale aux orateurs qui s'exprimeront dans un instant – qui donne toute sa portée à l'article, puisqu'elle a trait au respect mutuel des acteurs, notamment au respect que les parents doivent témoigner aux professeurs – dont on trouve, dans l'actualité de la semaine dernière, une illustration a contrario.
Sur ces deux sujets essentiels en matière d'éducation, le projet de loi, loin de rester muet, ouvre la voie à des progrès indispensables.
En réponse à différents orateurs, je souligne qu'il met l'accent sur l'école primaire. Beaucoup d'entre vous ont rappelé cette priorité que j'affiche depuis dix-huit mois. Les savoirs fondamentaux – lire, écrire, compter, respecter autrui – sont au centre de notre action, des mesures pédagogiques que nous avons prises et de celles que nous prendrons pour la formation des professeurs. La même priorité a présidé au dédoublement des CP et des CE1, comme aux créations de poste dans le premier degré.
C'est pourquoi, au risque de provoquer chez vous le sentiment de lassitude qu'il m'arrive d'éprouver moi-même en répondant aux questions sur ce sujet, …