Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du lundi 11 février 2019 à 21h30
Pour une école de la confiance — Discussion générale

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Sur ce point comme sur d'autres, si l'on désespère les populations en leur faisant croire que le Gouvernement poursuit d'autres objectifs que ceux qu'il s'est fixés, on contribue à un pessimisme qui peut être autoréalisateur.

À l'inverse, si nous partageons tous la volonté de voir rebondir l'école rurale, et si nous tenons ce discours, toutes tendances politiques confondues, nous apporterons une belle démonstration que, de temps en temps, un peu d'unité peut créer le cercle vertueux de la confiance.

Maintenant, il arrive qu'il n'y ait plus d'enfants dans un village, ou qu'il devienne négatif pour celui-ci comme pour sa population de maintenir une école avec un effectif trop faible – on le constate parfois – ou qu'il faille passer de quatre à trois classes, pour des raisons démographiques évidentes. Il n'en demeure pas moins que les taux d'encadrement sont largement plus favorables pour l'école rurale que pour l'école urbaine. Je rappelle des chiffres que je cite fréquemment : il y quatorze élèves par classe en Lozère, quinze en Vendée et seize dans le Cantal – pas en CP ou en CE1, mais de la petite section jusqu'au CM2.

On constate et l'on constatera, rentrée après rentrée, une bienveillance à l'égard de l'école rurale. Mais, parce que cette bienveillance ne suffira pas si l'on continue à observer un déclin démographique, notre stratégie d'alliance entre les communes et l'État en faveur d'un rebond démographique est la clé de tout. C'est à cela qu'il faut s'atteler. En attendant, nous continuerons à améliorer le taux d'encadrement dans chaque département, rentrée après rentrée.

Je me suis permis un tel développement, parce que le projet de loi n'aborde pas réellement ce sujet. Je l'ai dit : le texte n'a pas vocation à tout traiter, mais il fait de la pédagogie à l'école primaire une priorité. Je partage une conviction commune aux orateurs de tous les groupes : le monde rural doit être à l'avant-garde d'une école primaire qui réussit.

Les mesures que vous allez peut-être adopter et qui ont trait à l'école des savoirs fondamentaux, à la formation des professeurs ou au numérique, peuvent s'illustrer particulièrement dans le monde rural. L'école rurale peut montrer le chemin, parce qu'elle obtient déjà de meilleurs résultats.

En arrière-plan de la loi figurent par ailleurs les priorités budgétaires que nous avons décidées et que j'assume pleinement.

Vous avez abordé d'autres points auxquels je répondrai article par article.

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