Monsieur le ministre, vous avez souhaité rappeler, par ce premier article, le pacte de confiance réciproque qui lie les enseignants, les élèves et les parents autour de l'école. Ces derniers jours, j'ai lu Idiss, de Robert Badinter, ce témoignage d'amour d'un petit-fils à sa grand-mère juive de Bessarabie, arrivée à Paris au début du XXe siècle. J'ai notamment retenu de cette bouleversante lecture un précieux témoignage sur l'école de la Troisième République, qui permettait l'intégration, l'ascension sociale. Oui, monsieur le ministre, l'accent porté sur la confiance est nécessaire en cette période de doute. L'école de 2019 a bien sûr évolué, à commencer par le profil, la personnalité, le comportement des élèves qu'elle accueille. Cela étant, ses missions demeurent l'enseignement des savoirs fondamentaux, qui est un défi à réinventer dans une société renouvelée. La confiance est nécessaire pour réhabiliter, réinventer le goût de l'effort, de l'investissement, de l'engagement, qui sont autant de valeurs essentielles.
Ce projet de loi n'entend pas être un nouveau texte qui défendrait « l'éducation à... » : les contenus enseignés relèvent du domaine réglementaire. Pourtant, de nombreux amendements visent à appeler votre attention sur ce point.
Le constat qui est fait est que de trop nombreux élèves n'évoluent pas dans un environnement scolaire propice à leur épanouissement. La couleur de la peau, le handicap, le genre, l'orientation sexuelle sont toujours des prétextes à la discrimination, au harcèlement. Appel à la confiance, donc, pour assumer et vivre sa différence. En commission, j'ai eu l'occasion de saluer la campagne « Ça suffit ! » que vous avez lancée pour lutter contre l'homophobie et la transphobie au collège et au lycée. L'éducation nationale accepte aujourd'hui de prendre sa part à cette cause ; l'école primaire doit aussi y être associée, notamment dans le socle de la formation initiale et continue des enseignants. Les mesures proposées vont dans le bon sens. Il faut les saluer et les encourager.
La confiance s'inscrit dans la diversité. À cet égard, monsieur le ministre, vous ne serez pas étonné d'être interpellé sur l'enjeu des langues régionales. Avec d'autres collègues, je plaide pour une France multiculturelle portée par un nouvel humanisme. La France, née mosaïque de terroirs, s'est construite une et indivisible dans l'uniformité. Le temps est venu, sans toucher au socle des principes républicains, de conforter une République de la diversité, une République multiculturelle enfin assumée. Plusieurs amendements visent à favoriser l'engagement des communes en faveur des langues régionales.
Le 26/02/2019 à 14:12, Laïc1 a dit :
"La couleur de la peau, le handicap, le genre, l'orientation sexuelle sont toujours des prétextes à la discrimination, au harcèlement. "
Et l'origine ? Quand une (ou un) directrice d'école interrompt un cours pour demander l'origine des enfants, on se dit que vraiment on n'est pas dans la République française qui nie les discriminations d'origine.
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