Monsieur le ministre, je veux tout d'abord appeler votre attention sur des incidents dont j'ai récemment été informée. Dans deux des lycées de ma circonscription, que j'évoquais en défendant la motion de rejet préalable déposée par mon groupe, des enseignants qui souhaitaient organiser sur leur lieu de travail, avec des parents d'élèves, un débat portant sur la réforme, ont été évacués par la force et avec brutalité, à la demande des proviseurs. À l'heure du Grand débat, quelle raison peut donc justifier que l'on interdise à des enseignants de débattre eux aussi de ce point sur leur lieu de travail ?
Pour ce qui est de l'amendement no 574 , s'il existe effectivement un code de bonne conduite des entreprises souhaitant intervenir au sein des établissements scolaires, la disposition proposée a pour objet de renforcer les garanties existantes, ce qui ne semble pas superflu. Qu'il s'agisse d'une marque de la filière laitière ou de Microsoft, lorsqu'une entreprise conclut un partenariat avec un établissement scolaire, vous imaginez bien que ce n'est pas par philanthropie, mais pour faire la promotion de ses produits auprès enseignants comme auprès des enfants, lesquels sont forcément influencés par les marques commerciales qui pénètrent dans l'école. Au-delà des principes d'égalité et de confiance, dont on a beaucoup parlé à propos de l'école, n'oublions pas celui de neutralité.