Votre mesure d'abaissement de l'âge de l'instruction obligatoire à 3 ans présente le même risque. En 1793, Le Peletier de Saint-Fargeau estimait déjà que « jusqu'à 6 ans l'enfant échappe à la vigilance du législateur, et que cette portion importante de la vie reste abandonnée aux préjugés subsistants et à la merci des vieilles erreurs ». Si le contexte a changé, vous continuez, monsieur le ministre, à affirmer que cette période de la vie ne peut pas être laissée au hasard.
Il me semble au contraire important de réaffirmer avec force que les parents ne doivent pas être dépossédés de leur mission d'éducation, à moins qu'ils ne démissionnent et qu'on ne les déresponsabilise complètement. Il est d'ailleurs inscrit à l'article 26, alinéa 3, de la Déclaration universelle des droits de l'homme que les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. Si l'instruction obligatoire est très largement assurée par les écoles, il est nécessaire que l'éducation qui en découle vienne en complément, et non en substitution.
La mesure que je propose serait par conséquent bénéfique au lien de confiance entre l'éducation nationale et les parents, lien qui est au centre de votre projet de loi.