Je vous livre la réflexion que je me suis faite à l'instant, monsieur le ministre. En 2005, lorsque les députés et les sénateurs ont débattu du projet de loi majeur sur la question du handicap présenté à l'initiative du Président de la République de l'époque, Jacques Chirac, ils ont sûrement mené une réflexion similaire à la nôtre.
Ils avaient le choix entre deux options : soit une politique des petits pas, du pragmatisme, de l'attente, soit une politique révolutionnaire. La loi de 2005 fut à l'époque absolument révolutionnaire et si nous traitons aujourd'hui de ces questions, notamment d'accessibilité des bâtiments, si le handicap est physiquement présent devant chaque passage piéton, c'est parce qu'en 2005 le Président de la République, le Gouvernement et les parlementaires ont fait preuve d'un courage absolu. Cela doit être une leçon : nous n'en serions sûrement pas là s'il y a quelques années la représentation nationale n'avait pas fait preuve d'un grand courage.
On voit bien qu'il faut la force déterminée de la loi pour faire avancer des sujets comme celui du handicap. À l'évidence, nous serions aujourd'hui incapables de voter une loi comme celle de 2005. Nous n'aurions pas en 2019 un dixième du courage politique nécessaire pour voter une telle loi, cela dit sans esprit de polémique.