Il est clair que l'amendement défendu par le groupe La France insoumise pose une question de fond. Je ne le soutiendrai peut-être pas, notamment parce qu'il n'accepte l'installation de dispositifs de sécurité dans aucun établissement, mais il nous interroge sur les logiques à l'oeuvre.
Madame la rapporteure, vous avez fait un parallèle entre les lycées et l'Assemblée nationale, mais nous siégeons dans un Fort Knox, dans un bunker. Il n'y a que trois ou quatre entrées possibles, avec des portiques de sécurité et des gendarmes. Un lycée ne sera jamais aussi sécurisé que l'Assemblée nationale !
Pourquoi installer des portiques alors qu'il existe mille autres façons, pour celui qui en a l'intention, de faire entrer des objets non autorisés, comme des armes, sans passer par les portiques ?
L'école assure un enseignement du vivre ensemble et de la tolérance ; elle apprend à l'élève à croire en l'autre et à ne pas stigmatiser. Mais quelle idée un enfant peut-il se faire de la société dans laquelle il vit si la première chose qu'il voit en arrivant le matin à l'école est un portique ? Il y aurait là une sorte de déconstruction de tout ce que nous voulons construire au niveau de l'éducation nationale, une négation du vivre ensemble. Il est clair que la question se pose. L'amendement est peut-être un peu trop restrictif, mais nous ne pouvons pas non plus tout balayer d'un revers de la main : la modération doit prévaloir pour éviter toute systématisation, voire tout abus dans l'usage du portique.