Monsieur le ministre, nous entendons ce que vous dites, mais là où il y a une divergence entre nous, c'est que – M. Le Fur y faisait référence il y a quelques instants – nous avons l'impression qu'il n'y a pas de réelle d'avancée sur la question. Évidemment, vous avez raison, il y en a eu parfois, de petites. Mais l'enjeu est considérable, et il comporte aussi une dimension temporelle : autrement dit, il y a le feu à la maison ! Le nombre de locuteurs des langues régionales est en train de baisser, y compris dans les territoires où il était historiquement extrêmement élevé. Quand nous disons qu'il y a urgence, cela ne veut pas dire que nous estimons que rien n'a été fait, c'est plutôt que nous pensons que ce qui a été fait n'est pas à la hauteur de l'enjeu. Si nous ne faisons pas plus, plus vite, bientôt, les langues régionales ne seront plus des langues vivantes mais des langues mortes ! Voilà ce que nous souhaitons absolument éviter.
Nous aurons à nouveau ce débat lorsque sera examiné le texte visant à créer une collectivité européenne d'Alsace. Nous formulerons à cette occasion aussi un certain nombre de propositions pour aller plus vite et plus loin, sans demander à l'État des moyens supplémentaires. Or le Gouvernement ne reprend pas les propositions que nous faisons, alors qu'elles ne coûteraient rien à l'État mais permettraient de faire mieux, plus vite, afin que nos langues régionales soient florissantes – car c'est une richesse pour toute la France.