Contrairement au Gouvernement, nous souhaitons par cet amendement instituer un véritable prérecrutement des enseignants. Après le baccalauréat, sur critères sociaux, les étudiants qui se destinent à la carrière enseignante pourraient voir leurs études financées, en contrepartie de leur engagement à rejoindre l'éducation nationale.
L'allongement de la durée des études, ainsi que l'appauvrissement des classes moyennes et populaires conduisent à détourner du métier d'enseignant les étudiants qui en sont issus. Cette sélection par l'argent est inacceptable. Inacceptable, parce qu'injuste, elle l'est d'autant plus qu'elle est l'une des causes du nombre croissant de postes non pourvus, chaque année, aux concours de recrutement. De nombreux étudiants de valeur, qui voudraient devenir enseignants, ne peuvent tout simplement pas se porter candidats. Il est absurde de se priver ainsi de tant de professeurs de qualité. En outre, l'éviction des enfants des classes populaires contribue à séparer progressivement le corps enseignant du peuple lui-même. L'école de la République doit viser l'émancipation, donner la possibilité aux futurs citoyens et citoyennes d'opiner par eux-mêmes. Cela suppose que les enseignants ne forment pas un groupe séparé, qui tiendrait son autorité d'autre chose que du savoir et de la réussite aux concours de l'éducation nationale.