Vous avez raison, le directeur d'école joue un rôle très important dans l'école. Il est un enseignant à part entière, qui assure des responsabilités supplémentaires de coordination pédagogique pour le bon fonctionnement de l'école. Il est également l'interlocuteur privilégié des partenaires de l'école.
Depuis une dizaine d'années, c'est vrai, les directeurs souffrent d'un manque de reconnaissance, voire de légitimité. Je partage le constat du rapport de Valérie Bazin-Malgras et Cécile Rilhac : avec l'augmentation des responsabilités des directeurs, notamment en matière d'accueil des enfants en situation de handicap et en matière de sécurité, le statu quo n'est plus tenable.
La création d'un statut de directeur d'école est une des préconisations du rapport. Elle est accompagnée d'autres suggestions : un recrutement par concours ou par VAE – validation des acquis de l'expérience – , une formation initiale plus solide et une formation continue renforcée, une grille de rémunération améliorée et une clarification des prérogatives des directeurs : « Sans avoir la faculté d'évaluer les enseignants, ils exerceraient néanmoins une autorité hiérarchique [… ] et seraient responsables du pilotage pédagogique » dans les écoles d'au moins dix classes. Or il me semble que cette proposition est loin de faire l'unanimité sur le terrain en raison de la notion d'autorité hiérarchique.
Pour les corapporteures, les directeurs d'école qui le souhaiteraient pourraient toujours rester sur un pied d'égalité avec leurs collègues dans les écoles de moins de dix classes.
Le statut des directeurs d'école est inscrit, en 2019, à l'agenda social du ministère. Il serait plus sage de notre part de faire confiance à tous les acteurs du dialogue social pour dégager des solutions partagées au problème des directeurs d'école. Avis défavorable.