L'article 17 pose plusieurs problèmes. Tout d'abord, il habilite le Gouvernement à légiférer par ordonnance. Nous sommes hostiles au choix de cette procédure, qui ne se justifie que lorsqu'il y a urgence. Comme ce n'est manifestement pas le cas en l'occurrence, il n'y a aucune raison que le Parlement se dessaisisse d'une question aussi légitime que celle de la future organisation territoriale de l'éducation nationale.
Sur ce point, un certain nombre d'annonces ont été faites. Sans revenir sur leur chronologie, je rappellerai que vous avez, dans un premier temps, souhaité concentrer la fonction de recteur à l'échelle des mégarégions issues de la loi NOTRe – loi portant nouvelle organisation territoriale de la République – , et donc réduire leur nombre à treize, mais que vous avez finalement décidé de maintenir à trente l'effectif actuel. Dès lors se pose une question de fond : quel sera le rôle exercé par ces trente recteurs ?
J'ajoute que la représentation nationale n'a pas véritablement été respectée dans ce débat. J'ai déjà eu l'occasion de le dire mais je me permets de le rappeler ici : dans une interview publiée sur le site du Café pédagogique, votre directeur de cabinet, M. Christophe Kerrero, donne des indications sur des questions que j'ai abordées lundi, ici même, à la tribune. Un certain nombre d'éléments d'information sont ainsi distillés par d'autres canaux que ceux de la représentation nationale : c'est assez choquant parce que cela signifie que vous considérez que le débat peut avoir lieu ailleurs qu'ici. Votre directeur de cabinet a notamment fait des déclarations concernant le rôle des recteurs ; j'aurai l'occasion de revenir plus spécifiquement sur ce point lorsque je défendrai l'amendement no 52 . Sur le principe, je veux très vivement et très solennellement protester parce qu'il n'est pas de bonne politique de procéder ainsi.