Mes chers collègues, je remercie M. Ed Llewellyn, ambassadeur du Royaume-Uni en France, d'avoir bien voulu répondre à notre invitation pour échanger avec notre commission au lendemain du vote de la Chambre des Communes sur le Brexit.
Monsieur l'Ambassadeur, nous sommes à deux mois de la date butoir du 29 mars, et la Chambre des Communes a adopté hier un mandat de négociation demandant au Gouvernement britannique de reprendre les négociations avec l'Union européenne sur la question de la frontière irlandaise. Le Parlement de Westminster a par ailleurs rejeté la possibilité de reporter la date du Brexit, ce qui écarte de fait l'organisation d'un second référendum et la participation du Royaume-Uni aux prochaines élections européennes. Les Communes ont également adopté un amendement affirmant leur opposition à une sortie du Royaume-Uni sans accord avec l'Union.
Nous nous trouvons face à une demande contradictoire, entre une majorité qui refuse un Brexit sans accord et une autre qui pousse Theresa May vers une renégociation. Vu les délais, ne nous dirigeons-nous pas néanmoins vers une absence d'accord ?
Du côté des vingt-sept, la réouverture des négociations sur la question de la frontière irlandaise ne semble pas être une option réaliste : durant les négociations de l'accord de sortie, aucune solution alternative à la mise en place du filet de sécurité (le backstop) n'est apparue pour éviter l'installation d'une frontière terrestre entre les deux Irlande. Je doute que dans les deux mois qui nous restent, nous trouvions une solution à cette question difficile.
Monsieur l'Ambassadeur, nous souhaitons vous entendre sur le sens du vote du Parlement britannique ainsi que sur la feuille de route du Gouvernement britannique d'ici le 29 mars prochain. Vous avez la parole.