Je vous remercie tout d'abord, madame la ministre, pour la qualité de votre intervention et pour votre pugnacité.
Je souhaite tout d'abord vous faire part de la vive inquiétude de nos partenaires du monde associatif, singulièrement à La Réunion. Malgré les ambitions de haut niveau et de réussite que vous exprimez à l'approche des Jeux Olympiques, ces associations sentent, sur le terrain, un recul en termes d'accompagnement. Je songe au budget du CNDS et au retrait des contrats aidés, véritables outils pour ces associations – sans eux, les bénévoles se sentent vraiment seuls face à la tâche. Pouvez-vous, madame la ministre, nous éclairer ?
Quant à cette fête du sport qui sera organisée demain pour la préparation des Jeux Olympiques, les associations souhaiteraient plus de partage avec les organisations locales. Elles éprouvent le sentiment d'une démarche un peu trop centralisatrice. Pouvez-vous, madame la ministre, nous rassurer ? Je crois que ce sont aujourd'hui 3 millions d'euros qui sont prévus, fléchés vers les collectivités. Les associations en auront-elles une part et comment pourront-elles être accompagnées ? Et les fêtes du sport qui existent au niveau local ne pourraient-elles perdurer ?
Deuxième point, sans répéter les propos de ma collègue Huguette Bello, je pense que le développement du sport-santé n'est possible qu'avec des structures de proximité, non pas seulement les structures innovantes que vous avez récompensées. Il y a ces structures de proximité – les « plateaux noirs », disons-nous –, ces structures de base, parfois à tel point « de base » qu'il peut y manquer l'essentiel, de l'éclairage à la sécurité. Lorsqu'elles ne sont pas sécurisées, les femmes, les jeunes filles ne viennent pas ; nous y retrouvons essentiellement des garçons et nous faisons fuir les jeunes filles. Vous avez parlé du CNDS, mais quid du FEI ? Ma collègue George Pau-Langevin et moi-même y avions recouru. Qu'en est-il donc de la mobilisation du FEI pour continuer ces efforts ?
Enfin, nous sommes tous d'accord sur la mobilité : nos jeunes gens et nos jeunes filles ne peuvent réussir sans possibilité de se confronter à d'autres sportifs. Or, avec un billet par an, ce n'est pas possible. Certes, il y a le FEBECS, dont il est possible, à la suite de la loi de programmation relative à l'égalité réelle des outre-mer, de bénéficier pour des échanges avec les pays de la zone, mais pouvez-vous nous dire ce qu'il en est sur le plan budgétaire ? Cela dit, nous avons une compagnie nationale liée par une convention passée avec l'État sur l'organisation de la mobilité entre les territoires ultramarins et l'Hexagone. Ne pourrions-nous ouvrir des discussions pour en faire évoluer et en compléter les termes ?
Quant au devenir des professionnels de haut niveau, lorsque ces jeunes ultramarins qui, avec leurs familles, font tellement d'efforts souhaitent revenir dans leur territoire pour y occuper des fonctions dans le secteur public ou le secteur privé, ils rencontrent de véritables difficultés. Ne pourrions-nous nous pencher sur la question et organiser le retour de ces sportifs qui sont un exemple pour ceux qui sont un peu plus jeunes ? Il s'agirait de leur permettre une insertion professionnelle à la hauteur des efforts qu'eux-mêmes et leurs familles ont pu faire pour qu'ils atteignent ce niveau d'excellence.