Le travail réalisé par les rapporteurs n'est pas facile car la construction de l'Europe de la Défense jalonne l'histoire de l'Union européenne et peine à se concrétiser. Il y a des avancées, comme les 13 milliards d'euros du Fonds européen de Défense, ce qui est encourageant. L'objectif est bien sûr d'harmoniser, de rationaliser : prenons l'exemple des chars, il y a d'un côté les Leclerc français et de l'autre les Léopards allemands. Avons-nous réellement besoin de plusieurs modèles de chars en Europe ? La question se pose également pour les frégates, aux multiples déclinaisons nationales. Si nous voulons être une puissance de projection, nous devons également travailler l'interopérabilité. Nous avons quand même quelques exemples. Fin octobre, la Belgique a décidé d'acheter des F35 américains plutôt que des Rafales et ou des Eurofighters, alors même que dernier est moins cher et plus performant. La Belgique est pourtant dans le premier cercle de la construction européenne. D'autres pays ont fait de même. Quant à la Pologne, je rappelle que la semaine même qui a suivi son adhésion à l'Union européenne, elle commandait vingt-quatre F-16 aux États-Unis. Il y a quelques années, la Pologne a également rompu les négociations avec Airbus Hélicoptère d'un contrat de près de trois milliards d'euros et a fini par acheter leurs équivalents américains. Les progrès sont donc lents et sont difficiles.