Vous n'avez pas répondu à ma question sur l'attitude de la France face à la situation politique à Djibouti. Cette semaine, le Président de la République française s'ingère dans la vie interne du Venezuela ; osons-nous, de la même manière, dire à nos amis djiboutiens que nous sommes choqués que l'opposition soit enfermée ? Ou considérons-nous qu'en échange de l'implantation de notre base, qui est stratégique pour nous, nous fermons les yeux sur les atteintes à la démocratie et aux libertés politiques dans ce pays ?
Vous ne m'avez pas dit pour quelle raison nous avons placé Djibouti sur la liste des pays prioritaires de l'aide au développement. Est-ce que Djibouti fait partie des pays qui ont objectivement besoin de notre aide, ou est-ce en échange de l'implantation de notre base ?
Pour revenir au Venezuela, j'ai demandé que l'on auditionne d'urgence l'ambassadeur de ce pays à Paris. Imaginez un peu qu'au moment où les manifestations des gilets jaunes battaient leur plein, alors que le climat politique était très tendu et que beaucoup de monde demandait la démission du président Macron, M. Larcher ait dit : « je me propose d'être le président par intérim de la France », et que MM. Trump, Poutine, ou d'autres, aient décidé de le reconnaître. Qu'aurions-nous dit ? Mais quand il s'agit du Venezuela, on laisse faire et on ne dit rien. Il me semble urgent que notre commission se positionne.