Intervention de Caroline Fiat

Réunion du mercredi 23 janvier 2019 à 17h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

Ce projet de loi, qui nous occupera largement les prochaines semaines, est d'ores et déjà dénoncé par les enseignants, qui trouvent une certaine ironie dans son titre, « École de la confiance ».

La confiance en soi, les jeunes, qui sont encore dans le système éducatif, et les enseignants, qui permettent à l'école de la République de tenir encore debout, en auront bien besoin. C'est du moins ce qui aidera ces derniers à répondre au devoir d'exemplarité du personnel, posé par l'article 1er. De quoi s'agit-il, si ce n'est d'un outil à la disposition des chefs d'établissement et du ministère, qui puisse servir de base pour prononcer des sanctions ? Nous avons bien compris que nous devions faire une autre lecture, plus subtile, de cet article. En tout cas, le groupe La France insoumise entend bien l'amender.

De la confiance en soi, c'est ce qu'il faudra aux élèves et aux enseignants pour évoluer dans un cadre éducatif de plus en plus sélectif. À cet égard, la création des EPLEI va à l'encontre des principes d'une éducation débarrassée des puissances de l'argent, non sélective et égalitaire.

Les élèves auront bien besoin de confiance en eux pour réussir, malgré le nombre croissant de contractuels. L'article 15, qui permet leur recrutement, concerne à la fois les personnels d'éducation, les psychologues scolaires, les personnels de direction ou encore les personnels d'inspection.

Les élèves et les enseignants avec lesquels nous nous sommes entretenus ont, hélas, peu confiance dans ce projet pour l'école. Votre texte présente des mesures que nous soutenons, comme l'élargissement de l'école obligatoire à partir de 3 ans, mais il présente trop de lacunes et s'éloigne de la vision républicaine que nous avons de l'institution scolaire.

Nous regrettons très sincèrement que le mot « handicap » n'y figure pas une seule fois. Oui, un enfant est un enfant et tous peuvent être scolarisés. Mais un enfant souffrant d'un handicap, visible ou invisible, un enfant atteint par un trouble « dys », est différent des autres enfants et n'a pas les mêmes facilités – il serait bien de s'en rendre compte.

Les enseignants, les personnels et les élèves que nous avons rencontrés pour parler de ce projet de loi – comme quoi le grand débat peut aussi se tenir sur les textes – vous posent cette question toute simple : avez-vous écouté les propositions que nous avions formulées ou les avez-vous oubliées ?

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