Intervention de Sandrine Mörch

Réunion du mercredi 23 janvier 2019 à 17h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mörch :

La rentrée en musique que vous préconisez depuis deux ans, monsieur le ministre, et qui monte en puissance, est l'occasion d'accueillir les élèves par des chants ou des concerts afin de commencer l'année sous le signe de la joie et de la sérénité.

Cette année, je me suis rendue à l'école Jean Jaurès de Ramonville-Saint-Agne, près de Toulouse. Cette école a la particularité d'accueillir quarante-huit élèves sourds sur 192 élèves. Une partie des élèves chantaient et l'autre partie signaient.

Il est assez extraordinaire de voir, dans cette école, les enfants sourds et entendants créer ensemble dans la cour de récréation et lors d'un atelier hebdomadaire ; ils communiquent et se comprennent, et tous les élèves suivent une scolarité normale, je dirais même enrichie, chacun dans sa langue. C'est le fruit d'un long travail de vingt-cinq ans proche du combat militant. Cette école élémentaire publique est quasiment unique en son genre en France. De la maternelle à l'élémentaire, c'est le principe de la scolarisation en milieu ordinaire. Les élèves sourds sont regroupés en classes spécifiques sous la responsabilité d'enseignants signants. Des attachées pédagogiques signantes accompagnent les élèves au quotidien dans leur vie scolaire. Les apprentissages dans toutes les disciplines se font en deux langues, la langue des signes et le français écrit. À l'image des écoles en langue régionale, cette école fonctionne tellement bien que l'école élémentaire Jean Jaurès reçoit des demandes de toute la France, voire de l'étranger. L'établissement est contraint de refuser des candidatures, au grand dam des parents, et en plus elle cumule les difficultés avec la mairie, qui doit assumer la charge de cette école. On voit bien que cette école-pilote a besoin d'aller plus loin que la simple expérimentation et de s'étendre au-delà des frontières de notre académie. Dans ce genre de cas, comment passer de l'expérimentation au droit commun ? De même, comment communiquer plus souvent sur les expérimentations qui gagneraient à s'imposer dans d'autres territoires ? Nous voyons très souvent, même au sein d'une académie, les difficultés pour communiquer sur les expérimentations, en direction des professeurs mais également des collectivités locales.

Par ailleurs, je voudrais vous interroger sur la création du Conseil d'évaluation de l'école, qui répond positivement à la nécessité d'évaluer régulièrement chaque établissement sur l'ensemble de ses missions. L'année passée, vous avez aussi doté l'éducation nationale du Conseil scientifique et du Conseil des sages de la laïcité. Prévoyez-vous de coordonner l'action de ces deux conseils avec celle du Conseil d'évaluation de l'école pour évaluer régulièrement chaque établissement sur l'ensemble de ses missions et favoriser le rapprochement avec l'enseignement supérieur ?

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