Je vous remercie de m'accueillir, moi aussi, au sein de votre commission. Nous partageons votre volonté de faciliter l'accès au permis de conduire. Les enjeux ont été largement rappelés : mobilité – en particulier dans les territoires ruraux –, accès à la culture, émancipation de notre jeunesse, passeport pour l'emploi et la formation, sécurité – la sensibilisation a d'ailleurs lieu dès le primaire, puis au collège –, enjeux sociaux au regard du coût du permis de conduite, enjeux comportementaux. Il ne faut plus seulement apprendre à conduire mais peut-être à apprendre à notre jeunesse à se conduire.
La Thiérache va mener une expérimentation dans le cadre du « pacte pour la réussite de la Sambre-Avesnois-Thiérache », signé récemment, en présence du Président de la République. Grâce à ce pacte territorial, le code de la route sera enseigné au lycée dès le mois de septembre, ce qui facilitera grandement son apprentissage par les élèves – ils seront sur place et n'auront pas à se déplacer en fin de journée. Cette expérimentation permettra également d'apprendre les bons comportements.
Nous prévoyons un double accompagnement : un coaching et un soutien aux élèves par l'Éducation nationale, parallèlement à une intervention des auto-écoles sur les aspects techniques et sécuritaires, en séparant l'apprentissage du code de celui de la conduite. Le premier marché est en train d'échapper aux auto-écoles – elles en sont bien conscientes – car l'apprentissage est de plus en plus numérisé. Les lycées pourront ainsi profiter de leur professionnalisme et les auto-écoles conserver leur chiffre d'affaires. À l'inverse, apprendre la conduite dans les lycées ne serait pas intéressant. Pour autant, nous sommes bien conscients des conséquences de la déréglementation, de la numérisation et de l'uberisation du secteur, ainsi que de tous les problèmes sociaux qu'elles engendrent. C'est pourquoi nous soutenons votre proposition de loi, tout en souhaitant faciliter l'apprentissage et élargir les expérimentations menées sur notre territoire par le biais de nos amendements.