Je remercie ma collègue Clémentine Autain de nous permettre de discuter d'un nouveau droit – c'est assez rare. Il s'agit du droit à la gratuité du permis de conduire, aujourd'hui très compliqué et coûteux à passer. Cette mesure de justice sociale répond à une aspiration et au droit à la mobilité, si peu effectif pour une partie de la population, en périphérie des villes ou en milieu rural. Ce droit est d'ailleurs souvent au coeur de la crise sociale et environnementale actuelle.
La proposition de loi est également une réponse à la menace d'uberisation qui pèse sur les auto-écoles, menace dont les répercussions seront importantes sur la sécurité routière.
Elle vise aussi à favoriser l'insertion professionnelle des jeunes, car le permis conditionne souvent l'obtention d'un emploi.
Défendre le principe d'un droit à la mobilité, c'est aussi se battre pour l'égal accès à des mobilités écologiques sur notre territoire, afin de lutter contre le réchauffement climatique. C'était d'ailleurs le sens de la proposition de loi relative à la gratuité des transports scolaires de notre collègue Alain Bruneel, examinée l'année dernière.
Mes chers collègues, prenons le temps d'examiner cette proposition de loi avec sérieux, plutôt que de tenter de reporter ce débat. Des propositions ont été faites – celles de Maud Petit par exemple. Elles pourraient se traduire par des amendements plutôt que par un refus d'examiner la proposition. Le sujet doit nous interpeller et nous le sommes d'ailleurs par nos concitoyens, concernant la situation des auto-écoles, la sécurité routière, les freins à la mobilité et à l'insertion liés au coût du permis de conduire.
Nous sommes favorables à ces dispositions et voterons pour la proposition de loi.