En novembre dernier, le Président de la République a annoncé sa volonté de réduire drastiquement le coût du permis de conduire – qui coûte entre 1 600 et 1 800 euros en moyenne. C'est un enjeu essentiel, car de plus en plus de jeunes n'ont pas les moyens de le passer – il est trop cher et trop lent à obtenir. Or il est exigé par les employeurs dans deux cas sur trois. C'est donc un obstacle supplémentaire à surmonter pour les jeunes à la recherche d'un emploi.
Votre proposition de loi s'inscrit dans la continuité du souci affiché par le Gouvernement et la majorité de faciliter l'accès à la conduite afin de garantir davantage d'égalité devant la mobilité, partout sur le territoire. Dans l'agenda législatif, elle se situe à quelques encablures du projet de loi d'orientation des mobilités et est débattue alors que Mme Dumas vient de rendre son rapport sur le permis de conduire.
Vous souhaitez créer un service public de l'apprentissage de la conduite. Nous saluons votre objectif d'intégrer une sensibilisation aux enjeux environnementaux et aux alternatives à la voiture individuelle à l'apprentissage du code et de la conduite.
Vous instaurez la prise en charge financière du code de la route et de trente heures de formation à la conduite par l'Éducation nationale, sans conditions d'âge ou de formation. Cette proposition soulève quelques questions : comment rendre ce dispositif accessible aux jeunes qui ne dépendent pas du ministère de l'éducation nationale, mais de lycées agricoles, de centres de formation des apprentis, ou aux adultes sortis depuis longtemps du système scolaire ?
Vous souhaitez instaurer la gratuité pour tous. Mais comment financer une telle mesure de solidarité nationale ? Vous évaluez son coût à 1,6 milliard d'euros environ, à la charge des concessionnaires d'autoroutes. Comment passe-t-on de 645 millions d'euros de taxes affectées à 1,6 milliard ? Cela pourrait représenter une augmentation de plus de 20 euros des péages pour 1 000 kilomètres, à la charge des automobilistes.