Intervention de Jean-Luc Fugit

Réunion du jeudi 13 décembre 2018 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Fugit, député, rapporteur :

La durée de l'étude sur les lanceurs spatiaux réutilisables a été de trois mois, de mi-septembre à mi-décembre 2018 ; 15 personnes ont été auditionnées, 5 experts consultés et nous avons reçu une contribution de l'Académie des technologies.

Je tiens tout d'abord à remercier toutes les personnes auditionnées, ainsi que les experts qui ont bien voulu répondre à nos questions car, il faut bien l'avouer, le sujet est assez complexe. Je tiens aussi à remercier l'administrateur du secrétariat de l'Office pour son aide, sa rigueur et tout simplement son grand professionnalisme !

Les activités économiques permises par la maîtrise de l'espace, avec l'envoi de satellites autour de la Terre, prennent de plus en plus d'importance, concernent tous les secteurs économiques et impactent la vie quotidienne : télécommunications, télédiffusion, météorologie, géolocalisation, observation de la Terre, prévention et secours en cas de catastrophes naturelles, surveillance, sécurité et défense, connaissance scientifique, suivi des évolutions climatiques, exploration spatiale…

Thales estime ainsi que le satellite permettrait de gagner cinq à dix ans sur le délai de raccordement des zones reculées aux réseaux de communication, pour un coût quatre fois moindre qu'avec la fibre optique. Cela est à prendre en compte au regard du risque de fracture numérique et du souhait de voir tout le territoire couvert en accès internet de qualité d'ici 2022, comme cela est souhaité par le Président de la République.

Une étude de Morgan Stanley estime que la valeur totale du marché spatial – des constructeurs de satellites jusqu'aux fournisseurs de services – va plus que tripler en vingt ans, passant de 350 milliards de dollars en 2017 à 1 100 milliards en 2040. Bank of America – Merrill Lynch surenchérit, en évoquant un marché qui pourrait atteindre 2 700 milliards à l'horizon 2045 !

La période actuelle marque un certain reflux du nombre de lancements, en raison de l'incertitude relative au choix entre satellites lourds géostationnaires et micro-constellations en orbite basse, qui n'ont pas encore fait totalement leurs preuves.

Mais tout le monde s'entend pour prédire un boom des activités spatiales à terme, entraîné par la multiplication des applications nécessitant des satellites.

Selon l'association de l'industrie satellitaire (SIA), l'industrie des lanceurs représente 1,3 % de l'économie spatiale mondiale, l'industrie satellitaire en représentant 79 %.

Au vu de ces ratios, on constate une grande dispersion des acteurs des lanceurs !

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