Il faudrait reconstituer un groupe associant sénateurs et députés, notamment parce que les années 2019 et 2020 seront déterminantes, puisqu'Ariane 6 devrait être opérationnelle en 2020. Je suis d'accord pour que l'Office poursuive la réflexion engagée sur le sujet de l'espace. Mais surtout, il faut s'interroger sur l'aval de la filière. J'ai le sentiment que, si bien évidemment les lanceurs sont importants, il ne faut pas négliger le reste. S'agissant des satellites et des services, il faut vraiment qu'on y voie un peu plus clair pour faire là aussi éventuellement des recommandations, c'est tout aussi important que les lanceurs.
Au risque d'enfoncer une porte ouverte, pendant au moins 20 ans, l'Europe a connu le succès avec Ariane. Ensuite, les autres, Américains et Chinois, ont accéléré. À ce stade, la question à se poser est celle de savoir si l'Europe accepte d'être distancée. Les enjeux de 2019 semblent importants. En rédigeant la note, nous nous sommes rendu compte d'un manque de vision collective, par exemple dans la règle du retour géographique appliquée à 0,01 %. J'ai géré des projets de recherche quand j'étais vice-président d'université, y compris dans le cadre de programmes européens, mais 0,01 %, c'est vraiment exagéré, et cela semble traduire un climat de défiance entre partenaires européens, alors qu'il s'agit d'un sujet fédérateur et que les autres pays accélèrent, qu'il s'agisse de la Chine, des États-Unis, de l'Inde ou de la Russie.