Quelle que soit la discipline – neurosciences, problèmes immunitaires ou infectieux, etc. –, je pense que toutes les approches sont présentes dans les laboratoires de recherche fondamentale. Ne tombons pas dans le piège qui consiste à opposer les tenants de la recherche in vitro à ceux de la recherche in vivo. En réalité, dans n'importe quel laboratoire de recherche, vous verrez des biochimistes, des biologistes cellulaires, des personnes qui travaillent sur des modèles in vivo, des bio-informaticiens, et c'est l'ensemble de tous leurs travaux qui convergent vers le résultat scientifique. Un expert free-lance en méthode alternative qui viendrait dans un comité d'éthique pour apporter la bonne parole est une idée complètement déconnectée de la réalité. Un laboratoire de recherche, c'est un ensemble de compétences à tous les niveaux, à toutes les échelles.
Cela ne signifie pas que tout est parfait. Il y a encore des progrès à faire pour développer d'autres méthodes substitutives. Mais enfin, en France, le fait est qu'il n'existe pas de laboratoire où les approches seraient exclusivement in vivo ou in vitro. Partir de ce principe erroné dénaturerait le débat.
D'un mot, quand M. Ménache parle de prédictivité à pile ou face pour les modèles animaux, en tant que vétérinaire, je dois dire que tous les médicaments vétérinaires que nous utilisons sur nos animaux de compagnie et nos animaux de rente sont exactement les mêmes molécules que l'on emploie chez l'homme : antibiotiques, médicaments contre l'hypertension artérielle, anti-inflammatoires, etc. Ce sont les mêmes molécules, cela veut dire qu'elles fonctionnent chez le chien, le chat, la brebis, la vache, l'homme. On ne peut pas dire que la prédictivité est de 50 % ; je crois que c'est une contrevérité.