- À propos de ce que peut faire la CNEA : n'ayant pas d'argent, elle ne peut financer aucun projet. En revanche, la CNEA peut faire des recommandations concernant l'utilisation d'animaux ou de méthodes alternatives en enseignement, qu'il s'agisse de l'enseignement supérieur ou dans les formations spécifiquement en expérimentation animale où l'on demande aussi qu'un certain nombre d'éléments soient réalisés sans animaux, avec des modèles inertes, etc. Les programmes de chirurgie sont également concernés. On n'accepte pas que les personnes fassent les gestes directement sur les animaux vivants, on recommande une prise de contact avec les instruments chirurgicaux sur des supports inertes. Ce sont des encouragements que l'on peut déjà mettre en oeuvre.
Une remarque assez générale : je trouve que ce débat sur les méthodes alternatives est très influencé par les questions sur la toxicité, pour lesquelles je conçois que la validité de ces méthodes doit être démontrée et que cela prend du temps. Les statistiques d'utilisation des animaux en recherche indiquent que la moitié le sont pour des études fondamentales, et pas la moitié pour la toxicité, qui ne concerne qu'une petite partie des animaux. En recherche fondamentale, il y a une complémentarité des méthodes, comme l'a très bien dit Mme Marano, et ici, il n'est pas question de validation de méthodes alternatives. Celles-ci prennent très naturellement leur place : pratiquement tous les projets de recherche soumis aux comités d'éthique prévoient aussi des méthodes in vitro ou des méthodes alternatives au sens large. Ces projets justifient la nécessité de devoir utiliser des animaux entiers à un certain stade du projet pour confirmation, par exemple. Cette combinaison fait qu'il est impossible de chiffrer la part dépendant des animaux par rapport au reste.