Intervention de Gérard Longuet

Réunion du jeudi 7 février 2019 à 9h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Gérard Longuet, sénateur, président de l'Office :

– L'économie du stockage de l'électricité est une question majeure. De très grands acteurs industriels aux intérêts matériels évidents s'y intéressent. SAFT, qui appartient à Total, n'est pour l'instant pas présent sur le marché des batteries d'automobiles mais est plutôt spécialisé dans celles de l'aéronautique. Le soutien de Total est important.

Jean-Luc Fugit a évoqué Michelin, qui s'investit beaucoup dans la chaîne de motricité du véhicule. Il reste de grands progrès technologiques à faire sur les piles à combustible.

Nous n'avons pas réussi l'industrialisation du photovoltaïque et de l'éolien en Europe parce qu'on a fait le choix de soutenir la consommation. Les grands opérateurs dont EDF se sont assez peu impliqués, estimant qu'ils avaient déjà des capacités considérables. En tant que libéral, je ne peux pas condamner le comportement des installateurs d'éoliennes et de panneaux photovoltaïques mais en tant que Français, je rappelle qu'il faut en accepter les conséquences. Ceux qui ont investi tirent profit d'une rente garantie par l'État. Ils ont été les complices objectifs de l'importation de produits, sans compter le probable dumping de la part des producteurs chinois.

Quant aux producteurs français d'éoliennes, s'ils sont bons dans la construction de moteurs, ils délaissent les pâles, dont la technologie est pourtant assez simple, et les fûts en acier, alors que si un pays sait faire de l'acier, c'est bien la France. Cette économie a été tirée par une rente de situation. La vraie bataille n'était pas sur la technologie mais sur les autorisations administratives.

Assurer la notoriété des travaux de l'Office est le rôle du président et du premier vice-président. Nous traitons les sujets avec beaucoup de courage ; citons l'exemple de l'huile de palme. En n'étant pas dans l'actualité, nous sommes protégés et les idées justes s'insinuent peu à peu. Il serait très facile d'acquérir de la notoriété : il suffirait de dire ce que l'on pense et de créer la polémique en critiquant ceux qui ne sont pas d'accord. L'intérêt de l'Office est plutôt de publier des notes scientifiques et que ses membres, dans leurs commissions respectives, les mettent en avant en donnant l'état de l'art. N'agaçons pas les présidents de commission. Nous avons la liberté de dire ce que nous pensons, ce qui doit s'accompagner d'une certaine modestie. En revanche, quand nous avons adopté un rapport, nous devons vraiment en défendre les conclusions.

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