Merci, monsieur le professeur, pour votre exposé ; nous connaissons une progression constante et très rapide du numérique dans le domaine de la santé. La télémédecine, l'intelligence artificielle ou encore la dématérialisation des données vont révolutionner le monde de la santé, tout en nous obligeant à réfléchir aux enjeux éthiques qui s'y attachent.
L'ensemble de l'organisation des soins sur le territoire, les pratiques des professionnels de santé ainsi que la recherche médicale en connaissent déjà les conséquences. Laisser la voie totalement libre à l'extension du numérique ferait courir le risque de pratiques médicales potentiellement non profitables à l'homme ; à l'inverse, s'en protéger complètement et l'exclure de nos réflexions renforcerait le sentiment que toute technologie ne saurait qu'avoir des effets négatifs, et induirait des inégalités dans l'égal accès aux soins.
Le législateur apparaît alors comme un acteur central de la régulation. Le risque d'inégalités liées au numérique, de dérives dans l'utilisation des données, la crainte d'une perte de liberté dans le choix individuel évoquée dans les États généraux de juin 2018, nous obligent à repenser la façon dont nous intégrons tous les acteurs de ce champ. Dans ces conditions, quelle place le numérique doit-il tenir dans le domaine de la santé, et auprès des professionnels de santé ? Pour quelle finalité ?