Intervention de François Ruffin

Réunion du mercredi 13 février 2019 à 16h15
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Je tiens à m'arrêter de nouveau sur la procédure. Étant donné que, sur un texte sensible comme celui-ci, la motion de rejet préalable passerait mal, vous avez choisi de vider le texte, article après article, en déposant à la chaîne des amendements de suppression. Et même quand la demande est d'une grande modestie – un rapport sur une loi qui risque de ne pas passer –, vous la rejetez également !

Par ailleurs, proposer que les personnes handicapées disposent d'un revenu propre, qui ne dépende pas des revenus du conjoint, reviendrait, selon votre novlangue, à remettre en cause la solidarité. C'est évidemment l'inverse ! Il faut comprendre que vous parlez par antiphrase. Une telle mesure contribuerait, au contraire, à étendre la solidarité et à permettre aux personnes handicapées de bénéficier pleinement de la solidarité nationale, sans que cela ne dépende de leur situation conjugale, extra-conjugale ou non conjugale.

De la même manière, vous nous dites qu'il faut faire le pari de l'emploi. Mais, dans un pays comptant des millions de chômeurs, il faut voir la réalité à laquelle sont confrontées les personnes handicapées. On ne leur déroule pas un tapis rouge ! J'ai évoqué tout à l'heure l'exemple d'une femme, sur un rond-point, qui se retrouvait sous le seuil de pauvreté. La députée de La République en Marche, qu'elle est allée voir en compagnie d'autres « Gilets jaunes », lui a répondu qu'elle n'avait qu'à se trouver un travail. Elle m'a dit être tombée sur les fesses, sans pouvoir répliquer. Le Carrefour d'en face préfère payer une amende plutôt que l'embaucher !

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