Le budget de la CNIL s'élève à 18 millions d'euros. La priorité pour le prochain président de la CNIL, durant les cinq ans de son mandat, sera de veiller à la mise en oeuvre du RGPD, qui s'appuiera sur deux piliers.
Il faut, d'abord, mener une action d'accompagnement, de formation, de vulgarisation et d'appropriation auprès des publics concernés. Nous aurons fait un grand pas en avant quand le consommateur, face aux offres qui lui sont faites, considérera que le critère de la protection des données est essentiel et peut l'emporter sur d'autres critères, tels que la qualité du service ou son coût. Par ailleurs, et cela va de pair, je suis certaine que les entreprises vont progressivement prendre conscience qu'il importe qu'elles garantissent la protection des données, pas par philanthropie, mais parce que c'est dans leur intérêt économique. Le futur président de la CNIL devra absolument mener une action de vulgarisation et de pédagogie et consacrer une grande partie de son budget à l'accompagnement du public à travers des actions très concrètes, telles que la publication de guides ou l'organisation de formations et de colloques.
La CNIL, par ailleurs, devra prendre en compte l'augmentation du nombre de plaintes. Le jour de l'entrée en vigueur du RGPD, le 25 mai 2018, la recherche « RGPD » sur le plus grand moteur de recherche mondial a dépassé celles concernant Kim Kardashian ou Beyoncé ! Cela prouve que le public s'intéresse à ces questions, et il faut entretenir cette appétence. Nous devons donc dégager des moyens supplémentaires pour traiter les plaintes, dont le nombre a augmenté de 37 % depuis l'introduction du RGPD. Parce que les plaintes transfrontalières augmentent également, nous devons affermir notre place au sein des instances européennes, qui ont une ambition plus grande encore.
Il importera, enfin, de recruter des ingénieurs et des experts pour faire face aux nouveaux défis technologiques.