Un sujet comme celui-ci suscite beaucoup de passions, mais aussi de postures pouvant aller jusqu'au rejet frontal, et par trop caricatural, de l'ensemble du contenu de la proposition de loi.
Est-ce que la démocratie va bien ? J'imagine que cette question nous taraude tous. À l'évidence, la réponse est non ; affirmer l'inverse, ce serait faire preuve d'une forme de cécité extrêmement préoccupante. Partant de là, nous avons la responsabilité d'essayer de faire en sorte que la démocratie aille mieux. Le pire serait que cette proposition de loi soit balayée d'un revers de main, que l'on considère qu'elle est bonne à jeter, que rien ne mérite que l'on en débatte, qu'il n'y a rien à en tirer. Ce serait un très mauvais signal envoyé à celles et ceux qui attendent que nous nous penchions de manière un peu plus sérieuse sur cette question. En effet, on ne se demande plus vraiment comment revitaliser la démocratie. Or il y a urgence à le faire.
Cela dit, je ne suis pas absolument certain que cette proposition de loi soit le meilleur moyen de remédier au problème, car elle est quelque peu provocatrice : le balancier va si loin dans l'autre sens que la majorité se crispe, ce qui est dommage. La vérité se situe peut-être entre les deux. Pour notre part, nous regrettons qu'il soit proposé de pousser seulement un curseur, celui de l'implication citoyenne dans le jeu démocratique – laquelle, il est vrai, est insuffisante –, alors que la démocratie représentative, y compris la démocratie parlementaire, va mal elle aussi. Il faut agir dans ces deux directions : la démocratie représentative et la démocratie citoyenne.