Trente ans de politique libérale n'ont eu d'autre effet que de rabougrir l'État, de déménager les territoires, de détricoter la République. Chaque jour, en milieu rural comme en milieu urbain, on constate un peu plus le recul de l'État qui protège – et ses conséquences concrètes : disparition des bureaux de poste, fermeture des trésoreries municipales, asphyxie des communes qui sont pourtant l'instance de proximité au chevet des populations. L'État a concentré sa force de frappe dans les métropoles : en Normandie, l'agence régionale de santé (ARS), le rectorat et l'inspection d'académie sont partis à Caen. La direction départementale des territoires et de la mer, qui faisait office de service d'ingénierie en faveur des communes, a reculé, obligeant les communes à faire appel à des entreprises privées pour mener leurs projets ou pour réfléchir à l'occupation des sols sur leur territoire. En bref, tout est fait pour organiser le déménagement des territoires et accentuer le sentiment d'abandon d'un grand nombre d'entre eux.
Et voilà que l'on nous crée un « machin », comme dirait de Gaulle…