Mais tout cela, allez le dire directement au Président de la République, puisque c'est lui qui a pris cet engagement ! Nous ne faisons que prendre la balle au bond.
L'interdiction du glyphosate doit évidemment s'inscrire dans un cadre plus large pour l'agriculture française. Nous considérons en effet que l'agriculture doit sortir de la mondialisation, du marché mondial, que la terre et ses produits ne sont pas des produits comme les autres. Et cela suppose une régulation de ce marché, avec des prix plancher et des quotas, bref, des instruments à même d'assurer le retour du progrès social pour les agriculteurs eux-mêmes qui doivent pouvoir bénéficier d'un revenu décent, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, mais également permettre le progrès environnemental. Mais tant que nous resterons dans un marché mondialisé et que nous continuerons à accepter ce cadre, nous aurons le plus grand mal à progresser. La présente proposition de loi, même si elle ne porte que sur un point précis, s'inscrit dans une vision plus globale de l'agriculture.
Je veux aussi évoquer le poids des lobbies de la chimie que je ressens depuis le début de ce mandat. C'est bien de la marche arrière : tout est fait pour freiner, pour bloquer l'interdiction du glyphosate. Cela vaut aussi pour le secret des affaires qui a été abordé dans l'hémicycle, et c'était là encore l'industrie de la chimie qui était à l'oeuvre. Le Conseil de l'Europe va jusqu'à parler d'une atteinte à la liberté de la presse.