Tout le monde, y compris les agriculteurs, reconnaît la nécessité de mettre un terme à l'utilisation de ce produit dangereux pour la santé. Cela étant, j'estime qu'on ne peut pas inscrire l'interdiction du glyphosate dans la loi tant que des alternatives n'ont pas été validées par des scientifiques, en particulier l'INRA.
Des alternatives mécaniques existent, comme les couverts gélifs, le travail du sol, etc., mais elles ne sont pas réalisables dans tous les contextes pédo-climatiques. Par ailleurs, leur mise en oeuvre pourrait entraîner des conséquences néfastes sur le plan économique comme sur le plan environnemental. Un désherbant de biocontrôle existe également, mais son efficacité n'est pas encore suffisante pour se substituer au glyphosate.
Enfin, Madame la rapporteure, nous devons absolument convaincre la Commission européenne de réduire la durée d'utilisation du glyphosate, de façon à ne pas placer notre agriculture en situation de concurrence déloyale. J'en veux pour preuve que chez mes arboriculteurs de Pélussin, le produit de substitution a été passé cinq fois de suite sans donner aucun effet. Si je suis favorable au remplacement du glyphosate, par quels produits doit-on le faire ? Et pourquoi interdire aux agriculteurs français d'utiliser le glyphosate à partir de 2020, tandis que l'Europe l'autorise jusqu'en 2022 ? Faudra-t-il introduire des produits étrangers sur le territoire national ?