Quant à l'écologie, troisième axe indispensable d'une école du XXIe siècle, c'est le cadet de vos soucis, alors que la jeunesse du monde entier se mobilise pour demander des comptes à ses responsables politiques.
Enfin, quand les enseignants révèlent leurs conditions de travail, lesquelles découragent les plus sincères vocations, vous ne trouvez rien de mieux que d'inventer un bataillon de remplaçants low cost, que vous nommez « pré-recrutement ». Pensez-vous sincèrement que les assistants d'éducation, à peine formés à leur propre discipline et sans formation pédagogique, pourront correctement enseigner ? Je ne parle pas du sort que vous réservez aux AESH – accompagnants d'élèves en situation de handicap. Avec cette loi, monsieur le ministre, vous sanctuarisez tout bonnement la casse du service public de l'éducation nationale.
Il y a quelques années, Noam Chomsky affirmait : « Comment détruire un service public ? Commencez par baisser son financement. Il ne fonctionnera plus. Les gens s'énerveront, ils voudront autre chose. » Voici la preuve par les chiffres de cette intention à l'oeuvre : alors que le nombre d'élèves ne cesse d'augmenter depuis le boom démographique des années 2000, le budget de l'éducation nationale a perdu 1 % du PIB depuis 1996, soit 23 milliards d'euros.
Pour conclure, monsieur le ministre, j'aimerais vous faire part d'un souhait : j'aimerais que l'on ne réduise pas l'analyse que j'ai tenté de faire de votre loi éclectique à de la rhétorique politicienne. Le politicien, ici, c'est vous ; ce n'est pas moi. Vous auriez plutôt dû nous expliquer en quoi cette loi répond à la première urgence de notre école, celle de refonder le sentiment républicain par consentement, non à coup de drapeaux. Vous ne l'avez pas fait ; les députés du groupe La France insoumise voteront donc contre ce projet de loi.