Je dois vous confier que les débats relatifs au projet de loi pour une école de la confiance m'ont laissé un goût amer. Cela s'explique tout d'abord, monsieur le ministre, par votre bienveillance à l'égard de propositions qui n'arrangeront rien et qui, peut-être même, aggraveront les maux dont souffre l'école. Vous avez tenté de faire dévier les questions si importantes touchant aux inégalités dont souffre l'école vers des thématiques identitaires. Vous avez donné à plusieurs reprises votre consentement à une laïcité dévoyée, au travers d'un féminisme prôné par quelques-uns, qui y prêtent si peu d'attention en temps ordinaire.
Monsieur le ministre, vous ayez été à l'écoute de ces propositions, plutôt que de vous employer à l'application réelle des valeurs républicaines, tout en ayant fait la sourde oreille au mal-être des enseignants et des enseignants, à la dégradation de leurs conditions de travail et d'enseignement, aux violences scolaires et au malaise des AESH et des AVS – auxiliaires de vie scolaire. Tout cela en dit long sur le projet de loi que vous nous avez présenté – et je ne parle pas des évolutions qu'il a connues au cours de son examen dans notre hémicycle.
En une semaine, vous auriez pu prendre le temps de dire combien l'école publique doit être défendue au travers de l'application réelle de ses valeurs républicaines. Vous auriez pu défendre un cadre national. Vous préférez déstructurer celui-ci, de même que la fonction publique.