Monsieur le Premier ministre, depuis trois mois maintenant, nous faisons chaque semaine ce terrible constat : la violence s'est installée dans notre pays de manière régulière. Pourtant, la mobilisation de nos concitoyens dans le mouvement des gilets jaunes était parfaitement légitime, leur colère compréhensible et leur angoisse réelle après dix-huit mois d'augmentation de la fiscalité et d'effritement de leur pouvoir d'achat. Hélas, le mouvement a été dévoyé par la violence d'une minorité de casseurs d'origines diverses, qui n'ont rien à voir avec les revendications des premiers gilets jaunes.
Ces images, presque banales désormais, de monuments saccagés, de vitrines fracassées et de policiers attaqués sont proprement insupportables pour tous ceux qui, comme nous, sont attachés à l'ordre républicain. Parmi les manifestants et les forces de l'ordre, onze personnes sont mortes et 3 500 ont été blessées. Des milliers de commerçants voient, samedi après samedi, leur activité dégradée et sont contraints de licencier voire de déposer le bilan. Les forces de l'ordre, à qui je veux rendre un hommage appuyé, sont épuisées physiquement et nerveusement.