Quelle était la situation antérieure ? Au cours des dix dernières années, en France, nous n'avons formé qu'un demandeur d'emploi sur dix et un salarié sur trois. Le taux de chômage des personnes qualifiées s'établit à 6 % ; celui des cadres est même tombé à 3,8 %, leur recrutement ayant fait, vous l'avez vu, un bond un avant. En revanche, le taux de chômage des personnes sans qualification s'élève à 18 %. Le premier marqueur du chômage et de la précarité est donc le manque de qualification.
Nous avons décidé d'agir, d'abord en réformant le système de formation et d'apprentissage, avec la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, puis en investissant massivement, pour former 1 million de jeunes et 1 million de demandeurs d'emploi. C'est, vous l'avez rappelé, un investissement sans précédent, de 15 milliards d'euros.
Le programme passe pour moitié par une approche contractuelle avec les régions, qui détiennent une compétence de droit commun en la matière. Je me réjouis que la plupart des régions métropolitaines – onze sur treize – et l'ensemble des régions d'outre-mer aient décidé de co-investir avec l'État, pour être au rendez-vous de la formation des jeunes et des demandeurs d'emploi. Nous étions ensemble à Nantes, aux côtés de six de vos collègues. J'étais quelques jours auparavant dans le Grand-Est, en Bourgogne-Franche-Comté, dans les Hauts-de-Fance, en Nouvelle-Aquitaine. Les régions sont presque toutes en train de s'engager.
L'enjeu est évidemment, vous l'avez dit, de mettre en regard des jeunes ou des demandeurs d'emploi qui ont besoin d'être formés pour trouver un emploi durable et des entreprises. Quelle que soit notre couleur politique, nous rencontrons tous, chaque jour, des petites et moyennes entreprises, des entreprises de taille intermédiaire et des grandes entreprises qui cherchent des compétences.
Dans le cadre du PIC, nous avons aussi lancé, au niveau national, un grand programme de prépa-apprentissage pour aider des jeunes des quartiers prioritaires de la politique de la ville à entrer en apprentissage, car ils n'y ont pas accès aujourd'hui. Il y aura 10 000 formations dans le numérique et 10 000 formations dans les emplois verts.
Nous allons continuer à nous mobiliser, ensemble. L'enjeu est économique, social et humain. Nous pouvons y arriver, si l'État, les régions, les partenaires sociaux, les entreprises et l'Assemblée nationale se mobilisent. C'est ce que nous sommes en train de faire. Ne faiblissons pas, nous pouvons réussir.