En consacrant comme vous le faites la souveraineté populaire qui par essence est divisible, car il s'agit d'une fragmentation de la volonté du peuple – comme vous l'avez écrit dans votre proposition de loi – , vous opérez une confusion qui justifierait à elle seule que nous rejetions le texte en l'état, ce que nous ne faisons pas, préférant son renvoi en commission.
Les limites de votre texte tiennent aussi à ce que la pratique référendaire est source d'asymétrie : elle peut mettre en exergue ce que la communauté politique ne veut pas, sans révéler de ce qu'elle veut. C'est ainsi que l'exercice, loin d'éclairer l'intérêt général ou la volonté générale, les obscurcissent au contraire, compte tenu des raisons diverses, multiples et variées qui trouvent un lit commun pour s'exprimer, de façon dévastatrice.